Le Blues de l'hiver, et les troubles du rythme veille-sommeil
EAN13
9782501049283
ISBN
978-2-501-04928-3
Éditeur
Marabout
Date de publication
Collection
Psychologie
Nombre de pages
256
Dimensions
21,5 x 15,8 cm
Poids
400 g
Langue
français
Code dewey
615.831
Fiches UNIMARC
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Le Blues de l'hiver

et les troubles du rythme veille-sommeil

De ,

Marabout

Psychologie

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La dépression saisonnière

Description clinique

Une dépression est qualifiée de « saisonnière » lorsqu'elle apparaît à l'approche de l'hiver et disparaît spontanément au printemps (on parle dans ce cas de dépression hivernale).

Les Anglo-Saxons l'appellent seasonal affective disorder pour trouble affectif saisonnier ou winter blues (« blues de l'hiver »). Sa récurrence régulière (tous les ans) est l'un des critères principaux pour définir cette pathologie. Ses causes précises ne sont pas encore totalement élucidées, mais de nombreuses pistes existent. Elles peuvent avoir des origines différentes d'un individu à l'autre. Puisque la pathologie apparaît avec la diminution de la longueur du jour, un dysfonctionnement de l'horloge biologique est l'une des hypothèses actuelles. La luminothérapie est actuellement la méthode de choix pour son traitement.

En automne et en hiver, les jours sont plus courts (la photopériode diminue) et la luminosité devient plus faible. Cette réduction d'exposition à la lumière a des effets biologiques bien connus et entraîne : baisse d'énergie, fléchissement de l'humeur, modifications du sommeil et des rythmes biologiques et troubles du comportement alimentaire. On parle de « blues de l'hiver », mais parfois il peut s'agir d'un authentique état dépressif appelé « dépression saisonnière ».

Bien souvent, les patients qui viennent consulter connaissent déjà leur diagnostic. Ils ont constaté un changement radical de leur tempérament entre l'hiver et l'été. Si bien que certains arrivent en disant « Docteur, je crois que j'ai une double personnalité », comme Mme A., une assistante de direction de 38 ans :

« Je n'ai pas toujours été comme ça. Je pense que les problèmes ont commencé peu après mon second accouchement, lorsque j'avais 27 ans. Mon garçon est né au début du mois de juillet et je me souviens qu'il faisait une chaleur accablante. C'est un bébé qui a tout de suite bien dormi et c'est sans doute pour cela que je ne me suis pas étonnée de la forme olympique avec laquelle j'ai vécu jusqu'au mois de novembre suivant. À ce moment, je me suis effondrée. On aurait dit que j'avais pris de la drogue, ou des somnifères : je n'arrivais plus à me lever pour le biberon, j'ai commencé à me traîner. Au bout de quinze jours, je suis allée voir mon médecin de famille et il m'a arrêtée pour dépression. Il pensait que je faisais une dépression à cause de mon récent accouchement. En réalité, je ne me sentais pas vraiment déprimée. J'étais complètement épuisée et rien ne m'intéressait, mais je prenais toujours plaisir à voir mes deux gamins et il m'arrivait de rire avec eux en leur donnant le bain. J'ai pris les médicaments qu'il m'a prescrits mais ça ne m'a pas franchement aidée. Je me sentais un peu mieux, mais la fatigue et ma boulimie étaient toujours bien là. Avec le recul, je sais que c'est lors de l'arrivée des beaux jours que ma forme est revenue. J'ai arrêté de prendre le traitement antidépresseur et j'ai continué de me sentir bien jusqu'à la fin de l'été. Je pensais vraiment être sortie d'affaire. Malheureusement, tout a de nouveau dégringolé à partir du mois de novembre. Je suis retournée voir mon médecin, qui m'a de nouveau prescrit le même traitement. Ce cycle « bien l'été et mal l'hiver » s'est répété, si bien que mon médecin m'a adressée à un psychologue pour tenter de comprendre s'il ne m'était pas arrivé quelque chose de traumatisant dans mon enfance durant ces mois d'arrivée de l'hiver. Je suis restée en analyse durant trois ans. Je pense que la cure m'a fait le plus grand bien : je me connais mieux, mes relations avec ma famille se sont nettement améliorées, mais les cycles ont persisté ! »

Les changements d'aspect et de comportement sont parfois spectaculaires entre l'été et l'hiver.

Je me souviens d'Annie, une femme d'une trentaine d'années, rencontrée à la fin de mon internat. C'était en juillet et elle venait consulter dans le but de prévenir sa baisse de forme récurrente à l'approche de l'hiver. Nous étions médecins dans le même hôpital et elle avait entendu parler des débuts de la photothérapie. C'était une gastro-entérologue dynamique, mariée à un autre médecin du service et tout le monde appréciait sa bonne humeur et son engagement auprès des malades. Nous avions convenu de nous revoir en novembre pour tester de nouveaux appareils. Finalement, je l'ai revue un peu plus tôt, en octobre. Ce n'était plus la même personne. Elle avait pris 5 kilos en l'espace de deux semaines, elle parlait étonnamment lentement, arrivait dans son service avec une heure de retard et il lui arrivait parfois d'oublier de signer ses ordonnances !

Faire le diagnostic

Contrairement aux professionnels d'autres disciplines médicales, les psychiatres ne disposent que de très peu d'examens complémentaires pour valider leurs diagnostics. Les cardiologues utilisent l'électrocardiogramme ou la biologie pour confirmer une maladie des artères coronaires, les gastro-entérologues valident leur diagnostic d'ulcère avec une fibroscopie, mais les psychiatres ne disposent que de leurs yeux et de leurs oreilles pour porter un diagnostic de dépression. Il existe de nombreuses variations biologiques et même morphologiques au cours de ces pathologies, mais ces examens restent aujourd'hui du domaine de la recherche.
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