La mort des autres
EAN13
9782246129196
Éditeur
Grasset
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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La mort des autres

Grasset

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Changer la vie, dont on n'a pas oublié le succès, était un récit pathétique.
La mort des autres, que voici, est un livre à la fois violent et généreux, une
méditation soignée. La mort des autres, c'est la guerre. Ceux qui ne la font
pas mais seulement la regardent faire peuvent seuls en parler sur le ton de la
célébration. Cinquante ans après, Jean Guéhenno déclare n'en être pas encore
guéri et le ressouvenir des années 1914-1918 commande tout son livre. Le
ressouvenir est autre chose que le souvenir. Il implique on ne sait quel
ressentiment, quel remords, quelle révolte. On remâche un mal qui n'est plus
que le mal. "Je n'ai pas accepté de guérir de la guerre, écrit-il. Je n'ai pas
cessé de m'y sentir "engagé". J'en ai gardé la mémoire active, si je puis
dire, et toute ma peine a été justement de la voir devenir histoire, un
monstrueux conformisme du souvenir, ce "redoutable suffrage universel
historique" dont parlait Péguy, des discours, des monuments, des cérémonies...
Nous ne supportons que des souvenirs avec lesquels nous puissions vivre."
Ce livre est une protestation contre cette espèce de dégradation. Jean
Guéhenno essaie, pour comprendre, de dénouer ce nœud de passions
contradictoires, imbéciles que fut la guerre, et cela le conduit à analyser
les plus grands témoignages, deux de Jaurès, de Péguy, de Barrès, de R.
Rolland, d'Alain, de J.-R. Bloch, de Trotsky, de Lénine, celui de Henri Bouché
à qui ce livre est dédié, celui d'un camarade de l'Ecole Normale, tué en 1916,
Marcel Etévé. Le livre s'achève par une confrontation, un dialogue de l'homme
qu'il est devenu et de l'homme qu'il était en 1915, dans la tranchée, et qui
lui demande des comptes. Qu'avons-nous fait, après cinquante ans, pour la
paix, pour la guerre de soit plus possible ?
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